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8 mars 1910. Canular à Montmartre : l'âne Aliboron s'improvise peintre impressionniste.
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8 mars 1910. Canular à Montmartre : l'âne Aliboron s'improvise peintre impressionniste.
8 mars 1910.
Canular à Montmartre : l'âne Aliboron s'improvise peintre impressionniste.
Pour se moquer des Impressionnistes, l'écrivain Roland Dorgelès fait exposer le tableau d'un âne au salon des Indépendants.
Le 8 mars 1910, le soleil se lève sur Montmartre d'une humeur farceuse. À l'époque, la Butte ne parle pas encore japonais, anglais, chinois ou russe. Guère de touristes. C'est encore un village de province que les artistes désargentés ont colonisé, car on y vit pour pas cher. Les voyous, les fameux Apaches, y fréquentent les cabarets, comme le Lapin agile. Ce jour-là, le jeune critique d'art Roland Dorgelès, âgé de 24 ans, est bien décidé à se foutre de la gueule de ses amis peintres impressionnistes dont il apprécie peu les oeuvres. Il en veut surtout au poète Guillaume (Apollinaire), qui lui reproche souvent de "n'aimer que la peinture de singe".
Grand amateur de canulars, Dorgelès s'est mis en tête de faire exposer au Salon des Indépendants un tableau peint secrètement par un âne. Sur la petite terrasse du cabaret Le Lapin agile, tenu par le père Frédé, il attend ses deux complices, le critique-écrivain André Warnod et l'illustrateur Jules Depaquit. Il a prévenu le père Frédé qu'il aura besoin de son âne Aliboron - Lolo pour les intimes - pour une blague. Le cabaretier l'utilise habituellement pour tirer une petite charrette chargée de poisson qu'il vend dans les rues de Montmartre pour mettre du beurre dans ses épinards.
Carottes et tabac
Les trois larrons commencent par déjeuner de bonne humeur. Vers 15 heures, ils accueillent l'huissier Me Brionne, convoqué pour officialiser la plaisanterie. Le père Frédé va chercher Lolo dans son cagibi avant de fixer un pinceau à l'extrémité de sa queue. Dorgelès pose sur une chaise, à portée de queue de l'artiste, une toile où deux couleurs ont déjà été apposées pour représenter un ciel et un sol. La technique de peinture est directement inspirée de celle de Monet : le pinceau est trempé dans un pot de peinture tandis que le père Frédé tend à son âne soit des carottes, soit des feuilles de tabac pour stimuler sa verve créatrice, en l'occurrence les mouvements de sa queue. "Vous remarquerez, maître, que l'âne peint tout seul !" s'exclame Frédé. "Je note", répond l'huissier. Bientôt, le peintre fatigue. La queue baisse, la toile est achevée. C'est un chef-d'oeuvre. Il faut maintenant lui donner un titre. Les propositions fusent. Finalement, Dorgelès se prononce : "C'est une marine. On l'appellera Et le soleil se coucha sur l'Adriatique." Maître Brionne s'enquiert du nom de l'artiste. Ce sera Joachim-Raphaël Boronali (anagramme d'Aliboron).
Quelques jours plus tard, le tableau est exposé au Salon des Indépendants de 1910, ouvert librement à tous les peintres désireux d'exposer. Pour peaufiner son canular, Dorgelès distribue un texte, "Le manifeste de l'excessivisme". Un collectionneur particulièrement séduit par l'oeuvre en propose 400 francs, lesquels seront reversés à l'orphelinat des Arts. Il est temps pour Roland Dorgelès de révéler sa mystification avec une incommensurable délectation. Il fournit le constat d'huissier et les photos au quotidien Le Matin, qui révèle la supercherie dans un article intitulé Un âne chef d'école. Les rieurs se précipitent en masse pour admirer l'oeuvre de Lolo, qui choisit sagement d'arrêter la peinture au sommet de sa carrière...
:Bissou: :Bissou:
Canular à Montmartre : l'âne Aliboron s'improvise peintre impressionniste.
Pour se moquer des Impressionnistes, l'écrivain Roland Dorgelès fait exposer le tableau d'un âne au salon des Indépendants.
Le 8 mars 1910, le soleil se lève sur Montmartre d'une humeur farceuse. À l'époque, la Butte ne parle pas encore japonais, anglais, chinois ou russe. Guère de touristes. C'est encore un village de province que les artistes désargentés ont colonisé, car on y vit pour pas cher. Les voyous, les fameux Apaches, y fréquentent les cabarets, comme le Lapin agile. Ce jour-là, le jeune critique d'art Roland Dorgelès, âgé de 24 ans, est bien décidé à se foutre de la gueule de ses amis peintres impressionnistes dont il apprécie peu les oeuvres. Il en veut surtout au poète Guillaume (Apollinaire), qui lui reproche souvent de "n'aimer que la peinture de singe".
Grand amateur de canulars, Dorgelès s'est mis en tête de faire exposer au Salon des Indépendants un tableau peint secrètement par un âne. Sur la petite terrasse du cabaret Le Lapin agile, tenu par le père Frédé, il attend ses deux complices, le critique-écrivain André Warnod et l'illustrateur Jules Depaquit. Il a prévenu le père Frédé qu'il aura besoin de son âne Aliboron - Lolo pour les intimes - pour une blague. Le cabaretier l'utilise habituellement pour tirer une petite charrette chargée de poisson qu'il vend dans les rues de Montmartre pour mettre du beurre dans ses épinards.
Carottes et tabac
Les trois larrons commencent par déjeuner de bonne humeur. Vers 15 heures, ils accueillent l'huissier Me Brionne, convoqué pour officialiser la plaisanterie. Le père Frédé va chercher Lolo dans son cagibi avant de fixer un pinceau à l'extrémité de sa queue. Dorgelès pose sur une chaise, à portée de queue de l'artiste, une toile où deux couleurs ont déjà été apposées pour représenter un ciel et un sol. La technique de peinture est directement inspirée de celle de Monet : le pinceau est trempé dans un pot de peinture tandis que le père Frédé tend à son âne soit des carottes, soit des feuilles de tabac pour stimuler sa verve créatrice, en l'occurrence les mouvements de sa queue. "Vous remarquerez, maître, que l'âne peint tout seul !" s'exclame Frédé. "Je note", répond l'huissier. Bientôt, le peintre fatigue. La queue baisse, la toile est achevée. C'est un chef-d'oeuvre. Il faut maintenant lui donner un titre. Les propositions fusent. Finalement, Dorgelès se prononce : "C'est une marine. On l'appellera Et le soleil se coucha sur l'Adriatique." Maître Brionne s'enquiert du nom de l'artiste. Ce sera Joachim-Raphaël Boronali (anagramme d'Aliboron).
Quelques jours plus tard, le tableau est exposé au Salon des Indépendants de 1910, ouvert librement à tous les peintres désireux d'exposer. Pour peaufiner son canular, Dorgelès distribue un texte, "Le manifeste de l'excessivisme". Un collectionneur particulièrement séduit par l'oeuvre en propose 400 francs, lesquels seront reversés à l'orphelinat des Arts. Il est temps pour Roland Dorgelès de révéler sa mystification avec une incommensurable délectation. Il fournit le constat d'huissier et les photos au quotidien Le Matin, qui révèle la supercherie dans un article intitulé Un âne chef d'école. Les rieurs se précipitent en masse pour admirer l'oeuvre de Lolo, qui choisit sagement d'arrêter la peinture au sommet de sa carrière...
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