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La relance, enfin?

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La relance, enfin? Empty La relance, enfin?

Message par victor Mar 9 Déc 2014 - 10:56

La relance, enfin?

La semaine dernière nous a apporté un bon rapport sur l’emploi – l’on pourrait dire que c’est le premier véritablement positif depuis très longtemps. L’économie américaine a ajouté plus de 300 000 emplois ; les salaires, qui stagnaient depuis trop longtemps, remontent un peu. D’autres indicateurs, comme le taux auquel les employés démissionnent (le signe qu’ils s’attendent à trouver un autre emploi) continue de s’améliorer. Nous sommes encore très loin du plein emploi, mais y arriver ne semble plus un rêve inatteignable.

Et il y a un certain nombre de leçons à retenir de ces bonnes nouvelles tardives. Cela ne justifie pas des mesures qui ont permis la mise en place de sept années au moins de revenus et d’un secteur de l’emploi déprimés. Mais cela éclaire certaines absurdités que l’on entend à propos des raisons qui ont fait sombrer l’économie.

Parlons tout d’abord des raisons qui expliquent pourquoi il ne faut pas faire la fête.

Les choses semblent finalement aller mieux pour les travailleurs américains, mais cette amélioration intervient après des années de souffrances, avec notamment des taux de chômage longue-durée flirtant à des niveaux jamais vus depuis les années 1930. Des millions de familles ont perdu leurs maisons, leurs économies ou les deux. Un grand nombre de jeunes américains ont eu leur diplôme dans un marché du travail qui ne voulait pas de leurs compétences et ils ne retrouveront jamais la carrière qu’ils auraient dû avoir.

Et cette longue crise n’a pas seulement fait du mal aux familles ; elle a fait énormément de mal à nos ambitions sur le long terme. Des estimations sur le potentiel de l’économie - le montant qu’elle peut produire si et quand nous atteignons le plein emploi – ne cessent de baisser ces dernières années et un grand nombre de chercheurs estiment désormais que la crise elle-même a fait du mal à notre potentiel d’avenir.

Ce furent donc sept terribles années et même une salve de bons rapports sur l’emploi ne réparera pas les dommages.

Pourquoi les choses ont-elles été si terribles ?

L’on entend souvent des affirmations, parfois venant d’experts qui devraient pourtant le savoir, que personne n’avait prédit une relance aussi lente et que cela est la preuve que la macroéconomie grand public a tout faux. La vérité, c’est qu’un grand nombre d’économistes, moi y compris, avait prédit une relance lente dès le départ. Pourquoi ?

Pour être bref, la réponse tient au fait qu’il y a récession et récession. Certaines sont créées de manière délibérée afin de calmer une économie qui est en surchauffe et qui enfle. Par exemple, la Fed est à l’origine de la récession de 1981-82 avec ses mesures de rigueur budgétaire qui ont fait s’envoler les taux d’intérêt jusqu’à 20 pourcent de façon temporaire. Et mettre fin à cette récession fut chose aisée: une fois que la Fed décida que nous avions suffisamment souffert, elle fléchit, les taux d’intérêt dégringolèrent et le jour se leva en Amérique.

Mais les récessions "postmodernes" comme les revers de 2001 et 2007-2009, sont plutôt le reflet de bulles qui éclatent plutôt que des politiques de rigueur monétaire, et il est difficile d’y mettre fin : même si la Fed sabre les taux d’intérêt jusqu’à arriver à zéro, elle pourrait se retrouver à tirer sur la corde, dans l’incapacité d’en tirer un quelconque effet positif. Le résultat, c’est que l’on ne s’attendait pas à voir des reprises en V telles que celles de 1982-84 et bien entendu, ça n’a pas été le cas.

Cela ne veut pas dire que notre destin était de vivre une crise de sept années. Nous aurions pu connaître une relance plus rapide si le gouvernement américain avait mis l’accent sur les investissements publics et mis davantage d’argent dans les mains de familles prêtes à le dépenser. Mais le plan de relance Obama était bien trop faible et éphémère – ainsi que beaucoup d’entre nous l’avaient prédit – et depuis 2010 ce à quoi nous assistons, grâce à l’opposition républicaine digne d’une politique de la terre brûlée sur tous les fronts – ce sont des coupes sans précédent dans les dépenses de l’état, notamment dans les investissements et l’emploi chez les fonctionnaires.

Bon, je suis sûr qu’arrivés là, bon nombre de lecteurs se disent qu’ils ont entendu une histoire bien différente à propos de ce qui s’est mal passé – à savoir l’histoire des conservateurs qui attribue cette relance extrêmement lente à l’attitude terrible, horrible, vraiment pas bonne de l’administration Obama. On nous dit que le président a fait peur aux gens du monde des affaires en parlant de "gros bonnets de la finance" à Wall Street et de manière plus générale, en les regardant bizarrement. Et puis l’Obamacare a tué des emplois, pas vrai ?

C’est là qu’interviennent les nouveaux chiffres relatifs à l’emploi. Aujourd’hui nous avons suffisamment de données chiffrées pour comparer la relance de l’emploi sous l’égide du Président Barack Obama avec la relance de l’emploi sous l’égide du Président George W. Bush, qui fut également président lors d’une récession postmoderne mais qui n’insulta jamais, c’est certain, les gros bonnets de la finance. Et quel que soit votre système de mesure – mais surtout si l’on compare les taux de création d’emploi dans le secteur privé – la relance Obama se montre plus rapide et plus solide. Ah, et elle a accéléré son allure cette année, alors que la réforme de santé s’est totalement déployée.

Juste pour être clair, je ne dis pas que l’économie de l’ère Obama est un succès. Nous avions besoin d’une croissance de l’emploi plus rapide cette fois-ci qu’avec Bush, parce que cette récession était plus profonde et le chômage est resté bien trop haut bien trop longtemps. Mais nous pouvons dire aujourd’hui avec confiance que la faiblesse de la relance n’avait rien à voir avec une diatribe soi-disant antimonde des affaires d’Obama. Au contraire, elle est le reflet des dommages faits par la paralysie du gouvernement – une paralysie qui, hélas, a rapporté beaucoup d’argent à ces mêmes politiciens qui l’ont créée.

Paul Krugman

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