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10 mai 1508 - Le sculpteur Michel-Ange est chargé de peindre la chapelle Sixtine par le pape.

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10 mai 1508 - Le sculpteur Michel-Ange est chargé de peindre la chapelle Sixtine par le pape. Empty 10 mai 1508 - Le sculpteur Michel-Ange est chargé de peindre la chapelle Sixtine par le pape.

Message par victor Sam 10 Mai 2014 - 11:57

10 mai 1508.


Le sculpteur Michel-Ange est chargé de peindre la chapelle Sixtine par le pape.
À 33 ans, Michel-Ange n'a encore peint qu'un seul tableau ! Le pape prend pourtant le risque de lui confier son plafond.


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Mais quelle mouche pique le pape Jules II quand, en mai 1508, il commande une fresque de 1 000 mètres carrés à un sculpteur certainement génial, mais qui n'a peint qu'un seul tableau ? Qui, aujourd'hui, aurait l'idée de commander un spectacle de Noël à Dieudonné ou encore une pièce de théâtre à Bigard ? Pourtant, Jules II prend ce risque en misant sur Michel-Ange, dont la renommée tient à son art de manier le ciseau de sculpteur plutôt que le pinceau du peintre. Même si l'art de la fresque n'est pas totalement inconnu à Michel-Ange car, durant son apprentissage chez le peintre Domenico Ghirlandaio, il avait réalisé de superbes copies des fresques de Masaccio dans l'église Santo Spirito de Florence.

En 1506, après avoir constaté la dégradation des fresques du plafond de la chapelle Sixtine peintes vingt ans auparavant, Jules II envisage d'en commander de nouvelles. Mais le pape est mégalo. Il ne veut pas d'un peintre alignant les angelots et les saints au kilomètre. Il lui faut un génie. Or, le seul qu'il a sous la main, c'est Michel-Ange en train de lui sculpter le plus beau tombeau au monde. Il demande conseil autour de lui. Notamment à l'architecte Donato Bramante, qui reconstruit la basilique Saint-Pierre de Rome. Or, on sait que celui-ci déteste Michel-Ange, qu'il jalouse. Pourtant, il encourage le choix de Jules II. Bizarre... C'est le peintre-biographe Vasari qui explique le petit calcul retors de Bramante dans l'ouvrage consacré aux artistes de son temps. En soutenant la candidature de Michel-Ange, l'architecte poursuit deux objectifs : d'abord, empêcher le sculpteur d'achever le tombeau du pape qui promet d'être un chef-d'oeuvre ; ensuite, il espère secrètement l'échec de Michel-Ange pour que la réalisation de la fresque soit alors confiée à son protégé, le peintre Raphaël.

"Piètre réalisation"

Pressentant le piège, Michel-Ange hésite longtemps avant d'accepter le cadeau empoisonné du pape. D'autant qu'il est considéré comme en fuite depuis son départ sans autorisation de Rome. Et puis il a déjà du boulot par-dessus la tête avec le tombeau. Mais Jules II ne lui laisse pas vraiment le choix. Quelques mois après sa fuite, le sculpteur est de retour à Rome, prêt à abandonner le ciseau pour le pinceau. Dans une lettre datée du 10 mai 1508, Michel-Ange annonce qu'il vient de signer le contrat pour peindre le plafond de la chapelle Sixtine et qu'il se met immédiatement à l'ouvrage. Il explique également avoir touché un premier versement de 500 ducats sur les 3 000 ducats de sa rémunération. À vrai dire, ce nouveau défi l'exalte. Cette fresque devrait lui permettre de faire connaître son génie au reste du monde. L'occasion idéale pour reprendre le dessus sur cet imbécile de Bramante qui se prend pour un héros parce que le pape lui a confié la reconstruction de la basilique Saint-Pierre. Mais c'est aussi la possibilité de filer une claque artistique à ce paltoquet de Raphaël, chargé, lui, d'orner les murs de l'appartement papal. Pour que son triomphe soit complet, Michel-Ange ne se satisfait pas de la commande officielle qui impose la peinture des douze apôtres dans des pendentifs et la réalisation de motifs géométriques dans les compartiments centraux. Cela lui apparaît comme une "piètre réalisation", écrit-il à Jules II. Il exige d'ajouter 9 fresques consacrées à la Genèse, soit un total de 343 personnages à peindre.

En trois mois, Michel-Ange achève les esquisses, puis il se jette à l'eau, broyant lui-même ses couleurs. Il entame son marathon avec Noé, près de l'entrée. En janvier 1509, dans une lettre à son père, il s'inquiète de sa lenteur : "Cela est dû à la difficulté du travail même et au fait que ce n'est pas ma profession. Par conséquent, je perds beaucoup de temps. Que Dieu me vienne en aide." Vasari écrit : "Enfin, Michel-Ange fit les cartons pour la chapelle et manda plusieurs peintres de Florence, dont il fut si peu content qu'il les remercia et résolut de peindre seul ce grand ouvrage." Mais est-ce bien vrai, car, lors de la restauration de la fresque, on a trouvé les preuves de la participation de peintres assistants ? Ceux-ci sont probablement chargés de préparer les plâtres, de transférer les cartons et d'écrire les noms des personnages sur les cartouches. Possible aussi qu'ils aient peint l'architecture fictive. Contrairement à ce qu'on répète, Michel-Ange ne peint pas allongé sur le dos, mais debout sur un échafaudage. Il se plaint de son corps déformé et de la peinture qui goutte en permanence sur son visage. "J'ai déjà développé un goitre... qui me remonte l'estomac sous le menton. Avec ma barbe tournée vers le ciel, j'ai la boîte à mémoire posée sur ma bosse... Mes reins sont rentrés dans mon ventre et mon derrière sert autant de croupe que de contrepoids... À l'avant ma peau se tend, à l'arrière elle se fripe jusqu'à former un noeud", écrit-il dans un sonnet. De temps à autre, le pape vient vérifier l'avancement de la fresque. C'est l'occasion pour les deux hommes de s'engueuler. Ni l'un ni l'autre n'ont un caractère de miel.

Triomphe

Durant l'été 1510, quand l'ouvrage est à mi-chemin, le pape l'oblige à faire démonter les échafaudages pour avoir un aperçu complet de la fresque. Il est ravi au point de ne pas écouter Bramante qui lui recommande de confier la poursuite de l'oeuvre à son ami Raphaël. Réinstaller les échafaudages coûte cher, or Michel-Ange n'a plus d'argent. Le voilà obligé de poursuivre le pape parti guerroyer pour lui mendier de l'argent. Ce n'est qu'en février 1511 qu'il peut enfin reprendre le pinceau. Cette fois, il avance à une cadence d'enfer. Son trait s'affermit, et il n'utilise plus les cartons pour tracer les contours des personnages. Après quatre ans d'enthousiasme et de calvaire, il achève enfin la fresque, qui est inaugurée le jour de la Toussaint 1512. C'est un triomphe. Chacun doit saluer l'immense génie de Michel-Ange, y compris Bramante.
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