Elle, flashée pour excès de vitesse?

Insolite — Une Française de 89 ans vivant dans un EMS écope d’une amende genevoise pour un dépassement de vitesse commis avec une caravane… La bourde n’est pas exclue.

Reconnaissons qu’elle n’a pas le profil type du dangereux chauffard. Mais sait-on jamais. Ainsi, Mme Gisèle Gerbaud a 89 ans. Elle est pensionnaire d’une maison de retraite, elle peine à quitter son fauteuil roulant et vit à quelque 800 km du Léman. Reste que cette Pissottaise (habitante de Pissotte, en Vendée) a reçu fin octobre un PV du Service genevois des contraventions: 160 francs d’amende.

Le délit? Un véhicule immatriculé à son nom a été flashé sur le quai de Cologny dans la nuit du 14 au 15 juillet. Le radar a indiqué qu’il filait à 77 km/h sur un tronçon limité à 60. Après vérification, le bolide semble être une vieille caravane, de marque Fleurette, millésime 1987.

Sauf que l’histoire se complique, car l’accusée nie. Les médias hexagonaux ont donc dépêché leur meilleur limier pour démêler le vrai du faux. Son enquête a été diffusée avant-hier au «13 h» de TF1. A en croire le document genevois, «j’étais trop vite», sourit la mamie face caméra. «Avec votre fauteuil ou votre caravane?» demande le reporter taquin. «Avec rien du tout. C’est pas moi», rétorque sans se démonter la presque nonagénaire. Qui précise: «C’est incroyable, c’est pas pensable.»

Et si elle avait été trahie par sa famille, qui lui aurait subtilisé sa caravane avant de piétiner le Code suisse de la route? Sur TF1, Lysiane, belle-fille de Mme Gerbaud, a reconnu avoir été en possession de la caravane incriminée au moment des faits. Mais soutient qu’elle était alors sur la côte vendéenne, pas en Suisse (et elle aurait des témoins). Jugeant l’amende genevoise aussi surréaliste qu’injustifiée, cette famille française a donc fait opposition.

Erreur de saisie?

Reste la piste de la boulette helvétique. Porte-parole de la police genevoise, Silvain Guillaume-Gentil n’exclut pas une erreur de saisie du numéro d’immatriculation lors du visionnage de l’excès de vitesse. Voire l’usage d’une fausse plaque. «Même si cette dernière hypothèse est improbable. On a des cas de plaques volées mais très rarement de plaques contrefaites», note-t-il. Et de promettre qu’une fois l’opposition arrivée de Vendée, le Service des contraventions effectuera les vérifications d’usage. En attendant, précisons que Mme Gerbaud reste présumée innocente.

(Le Matin)