Le chauffard qui a écrasé un cycliste était… médecin !

Des victimes révoltées par un jugement très compréhensif.

Le 23 mai 2012, un chauffard a renversé un groupe de cyclotouristes, et poursuivi son chemin.

Le chauffard est un médecin qui rentrait chez lui après avoir bu quatre bières fortes.

Le lendemain, le médecin de 64 ans s’est présenté au commissariat pour déclarer le vol de sa voiture. Les policiers ne l’ont pas cru un seul instant.

Le médecin était connu à Seneffe et alentour pour avoir déjà eu trois accidents en état d’ivresse, et un quatrième sans être bourré. Son permis de conduire n’a pas été retiré.

En sorte qu’après avoir renversé un des cyclistes en mai 2012, le chauffard a pu commettre deux autres accidents en septembre 2012 et mars 2013, les deux en état d’ivresse et un avec délit de fuite.

Le chauffard pourra néanmoins reprendre le volant dans quelque temps.

Le tribunal de police de Mons vient en effet de le condamner à 1 an de prison avec sursis total, et à 3 ans de déchéance du droit de conduire dont 27 mois avec sursis. Encore neuf mois et voilà le danger public sur la route. Toutes ses victimes ont du mal à comprendre !

Quand il arrive au commissariat pour déclarer le prétendu vol de sa voiture, les policiers en viennent à demander au médecin pourquoi il continue de conduire après avoir picolé alors qu’il a déjà été condamné pour ivresse au volant le 9 mars 2006 et le 1er juin 2010. Le médecin, qui avait descendu quatre Leffe, a cette réponse : "La chaleur. Il faisait chaud et j’avais eu une sale journée."

Et quand ils veulent savoir pourquoi il a poursuivi sa route, lui qui est médecin, alors qu’un cycliste avait valsé au-dessus de son capot et gisait inanimé sur la rue de Triboureau à Feluy : "Peur des problèmes avec mon assureur." Il dira par la suite : "Peur d’être lynché. […] Les cyclistes étaient à huit."

Avant d’avouer : "Je ne pensais qu’à une chose : aller me coucher."

Les cyclotouristes de Pont-à-Celles précisent que l’automobiliste "roulait vite" et que leur malheureux camarade a vraiment été heurté de plein fouet.

Après cet accident du 23 mai 2012, le chauffard garda son permis. L’accident suivant, le 19 septembre, survient parce qu’il s’est assoupi en conduisant. Et voilà qu’il percute la voiture devant lui et explique qu’en effet il s’est endormi parce qu’il a un petit verre de trop dans le nez : 0,68.

Il conserve son permis et quelques mois plus tard, le 13 février 2013, voilà qu’il provoque son sixième accident avec ivresse avec cette fois 2,06 pour mille d’alcool dans le sang.

La justice est bienveillante pour les chauffards. Les victimes de la route ont du mal à le comprendre. Pour le juge, les faits sont certes "d’une extrême gravité […] attentatoires à la sécurité routière, d’autant plus inadmissibles de la part d’un médecin quittant les lieux d’un accident dont il est responsable et qu’il ne peut ignorer que des blessures ont été encourues par au moins une victime cycliste".

Mais pour le juge, il faut aussi laisser sa chance au médecin. "Il tente visiblement de soigner ses problèmes."

Il faut "l’encourager dans sa promesse de s’abstenir de consommer de l’alcool. […]

Ce jugement révolte des victimes. "Et ce toubib vient dire qu’il boit parce qu’il a des problèmes avec sa femme. Mais on s’en fiche de ses problèmes. Comment un juge peut-il décider que cet homme va pouvoir reconduire dans quelques mois, dans un pays où la route fait des centaines de tués chaque année ?"